Comment passer trois heures aux urgences pour… rien?

De mon passage au Royaume-Uni, je me souviens, entre autres bien sûr, du système médical anglais qui s’avère d’ailleurs une source inépuisable d’inspiration pour les médias, les blogs (celui de ma copine Lile Bé l’illustre particulièrement bien) et peut-être même pour l’actuel Président de la République française, a-t-on murmuré un temps… Bref, tout le monde en parle et pour cause. Ma vie au Danemark me permet de – comment dire?- m’énerver, non, m’exprimer sur son équivalent danois.


Voilà donc qu’en ce beau jour d’octobre, on m’appelle de la crèche vers 12h30 pour que je vienne chercher ma poulette de même pas 3 ans qui hurle de douleur quand elle fait pipi. Pas de problème, on va passer chez le médecin (bien organisés que nous sommes, l’inscription chez le médecin traitant à été faite dès notre arrivée dans le pays) et l’affaire sera réglée en mois d’une heure, me suis-je dis. Un coup de fil rapide au toubib pour me faire confirmer l’heure qui l’arrangerait. Son strident suivi d’un répondeur qui déblatère en Danois (c’est quand même normal au Danemark) que le médecin ne travaille pas le mercredi après-midi (Ah poulette, franchement t’aurais pu faire le coup un autre jour) et donne un numéro de téléphone que l’on peut appeler en cas de besoin. Nouveau répondeur pour s’entendre dire que ce standard n’est opérationnel qu’entre 16h et 8h du matin, à savoir pour le service de nuit et qu’en cas de nécessité, il faut tâcher de joindre un généraliste de son quartier ou d’appeler 112 s’il la situation est très sérieuse. Allons-y pour le tour des médecins du quartier: entre les répondeurs, ceux qui ne parlent pas anglais et ceux qui me renvoient au service de nuit, je constate qu’il est grandement temps d’aller chercher le grand frère à l’école, juste après m’être entendue dire dans un anglais approximatif et franchement moins bon que le mien:
– vous comprenez ce que je vous dis?
– oui, je comprends qu’aucun médecin ne peut voir ma petite fille et que je dois aller aux urgences.
Ca va, nous habitons vraiment à côté. Nous voici parties, poulette pleurant dans la poussette.
Il faut reconnaître que la prise en charge aux urgences est assez rapide; et encore cela l’aurait été davantage si un gars n’était pas passé simplement devant nous. En France, j’aurais fait remarquer ma présence; là bien sûr, je ne voulais aggraver le cas de « ces Français qui râlent tout le temps ». C’est ensuite que cela se gâte.
Une première infirmière se renseigne sur le problème, pose quelques questions, donne un récipient (non, pas un flacon stérile, mais un gobelet en plastique pris à la machine à café en passant) pour recueillir… bref on a compris. Chose faite assez rapidement et conclusion tout aussi efficace:
a priori, pas d’infection, mais il faut quand même qu’un médecin voie la petite.
Après une bonne heure en salle d’attente, où il a fallu négocier la non transformation de la pièce en piste d’atterrissage géante pour bayblades (tous ceux qui ont un garçon entre 5 et 10 ans voient de quoi je parle), un médecin prononce quelque chose qui doit être le nom de ma poulette « danoiïsé ». Nouvel interrogatoire identique au précédent, et la dame ne parle pas un mot d’anglais. Cela dit, excellent exercice pour tester l’efficacité de mes cours de danois.
– Comment, je n’ai aucun mérite à m’en être sortie: asthme, allergies, température, ça se ressemble dans toutes les langues?
Peu d’auscultation, à peine une rapide prise de température dans l’oreille et le verdict est radical:
– Elle a de la fièvre: 37,1. Il faut appeler un pédiatre.
Oui, car il n’y a pas de pédiatre le soir (17h!!).
– Quoi de la fièvre ? 37,1 ?? N’ai-je pas même eu le temps de formuler.
Nouvelle attente d’une heure, pour finalement entendre
– Elle peut rentrer. Qu’elle remplisse un nouveau flacon d’urine pour l’envoyer au labo. Il vous suffira de l’apporter à votre médecin traitant demain matin.
Enfin, nous pouvons rentrer. Le parking étant autorisé trois heures maximun devant l’hôpital; ça tombe bien. Dire que j’ai failli avoir un PV en plus.
Non, mais pourquoi n’ai-je pas simplement attendu le jeudi pour aller chez le médecin directement?

Pour info, à l’heure qu’il est, poulette n’a toujours pas rempli le second flacon. On ne lui fait pas le coup deux fois.

Je parie que vous aussi avez des anecdotes du style à raconter, isn’t it? N’hésitez pas, écrire et raconter sont les meilleures thérapies!

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6 commentaires to “Comment passer trois heures aux urgences pour… rien?”

  1. Rhalalalalala alors c’est pas que chez les rosbifs… et moi qui croyait avoir les pires anegdotes là c’est c’est quand même fort… Et tu parles déjà le danois? bon et alors, la petite, verdict? Tu sais au moins? Et pour la douleur, ils sont aussi accro au paracétamol?

  2. Comment je ne suis pas étonnée que Lili bé soit la première à laisser un commentaire?
    Comment va ta poulette maintenant. J’ai une anecdote croustillante récente mêlant hopital et mister Bean. Il faudrait que je trouve un petit moment pour la relater sur le blog.

  3. Merci toutes les deux de vous inquiéter de poulette. Je crois qu’on aura jamais les analyses complémentaires, étant donné qu’il est impossible de lui faire remplir ce bocal. Elle ne dit plus rien et a l’air en pleine forme.

  4. Fichtre, quelle épopée. Et quel jeu de ping-pong! Ca assoie… Ici, ils t’auraient au moins conseillé une tasse de thé au passage!

  5. C’est toujours sportif pour les nerfs ces situations! J’espère que tout c’est bien terminé !

  6. Finalement, malgré son trou, la sécu, ça a du bon!

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